Deux utopies concrètes pour penser autrement :
- L’économie des communs pour penser des formes organisationnelles originales" (avec David Vallat, économiste)
- La dentelle du Puy en Velay pour sauver la barrière de corail" (avec Jérémy Gobé, plasticien),
Conférence, organisée en partenariat avec la Fondation Bullukian et les Journées de l'économie (Fondation Pour l'Université de Lyon), et animée par Pascal Le Merrer, Directeur Général des journées de l'économie.
Vidéos de la conférence
Afin d’en faciliter la vision, cette soirée fait l’objet de plusieurs vidéos.
Pour ces vidéos, des sous-titres automatiques sont disponibles en cliquant sur les icones en bas à droite de l’image.
Vous pouvez :
- soit voir une vidéo résumant en 14 minutes les points forts de la conférence en cliquant ici,
- soit accéder à la playlist de la totalité de la conférence en cliquant ici, avec toutes les vidéos dans l'ordre du déroulement de la Conférence.
- soit accéder indépendamment à chacune des 5 vidéos de la soirée du 16 octobre 2018 :
- Lien vers la présentation des intervenants par Pascal Le Merrer, Directeur Général des Journées de l’économie
- Lien sur la présentation du projet CORAILARTEFACT par Jérémy Gobé
- Lien sur « Les communs pour s'organiser autrement » par David Vallat et la participation de Jérémy Gobé
- Lien "Un sens commun" par David Vallat et Jérémy Gobé
- Lien vers les échanges avec la salle
La captation et le montage des vidéos ont été réalisés par Gerardo Ramos, étudiant en master 2 de l'Université Lumière, Université de Lyon.
Présentation de la conférence
L’économie des communs
La logique du marché autorégulateur a connu, depuis 1776 et la publication de la Richesse des Nations par Adam Smith, une popularité grandissante. Le libéralisme économique est devenu pour le meilleur (création de richesses, esprit d’entreprise, innovation, etc.) et pour le pire (inégalités, destruction d’écosystèmes, etc.) le référentiel principal en matière de régulation des échanges et d’organisation de la production. Bien entendu ce libéralisme doit être régulé pour limiter ses dérives. C’est le rôle dévolu aux Etats.
Le duo « Etat-Marché » a tendance à reléguer d’autres formes de production, d’organisation ou d’échange à un rôle marginal. Ainsi l’autogestion, la production domestique, la réciprocité, la collaboration, semblent tenir de l’anecdote.
Pourtant le progrès technologique, Internet en particulier, tend à réhabiliter les vertus de la collaboration. L’encyclopédie Wikipedia, le système d’exploitation Linux, l’ordinateur Raspberry Pi sont le produit de communautés organisées selon des principes qui ne relève ni du marché, ni de l’Etat.
Comment penser ces formes de collaboration ? Peuvent-elles être étendues ou sont-elles vouées à demeurer marginales ? De nombreuses entreprises reconnaissent pourtant l’intérêt de l’innovation ouverte qui implique de collaborer parfois même entre concurrents.
Afin de dépasser le duo Etat/marché comme référentiel des échanges David Vallat propose d’explorer une autre forme d’organisation mise en lumière par le prix Nobel d’économie 2009, Elinor Ostrom, à savoir, le commun.
Qu’est ce qu’un commun ? Une ressource partagée susceptible d’être épuisée et/ou appropriée si l’exploitation de cette ressource n’est pas organisée. L’Etat peut intervenir pour cette régulation (ressource halieutique par exemple) mais ce n’est pas toujours possible, soit que cette ressource soit de taille réduire (le réfrigérateur familial) ou de dimension transnational (le climat).
David Vallat explore l’histoire des communs et notamment le renouvèlement de l’intérêt porté à cette forme organisationnelle avec l’avènement d’Internet. Il montre surtout en quoi ce concept permet de renouveler notre compréhension du fonctionnement des organisations, des échanges, voire de nos sociétés.
Le projet CORAIL ARTEFACT : La dentelle du Puy en Velay pour sauver la barrière de corail
Invité à réaliser une œuvre pour le FITE, Festival International des Textiles Extraordinaires de Clermont-Ferrand, Jérémy Gobé, découvre une entreprise innovante, Fontanille SCOP, fabrique de dentelle du Puy en Velay, ressuscitée par la force de conviction d’employés amoureux de leur savoir-faire.
En visitant cette industrie, le regard de l’artiste se pose sur un point traditionnel appelé Point d’esprit. En effet, Jérémy Gobé dont la pratique se développe autour des coraux qu’il prolonge, dessine et sculpte pour leur redonner vie, voit immédiatement le lien entre les coraux et cette dentelle, travaillée depuis plus de 400 ans. Le point d’esprit est un motif identique à la vue microscopique d’une cellule de corail !
Jérémy Gobé s'associe à Isabelle Domart-Coulon, scientifique dont les travaux sur les coraux font référence au niveau international. Ensemble ils mettent au point un protocole pour prouver que la dentelle est l’interface idéale pour que de nouvelles boutures de corail se développent et s’implantent sur les récifs décimés. Outre une similitude visuelle, la dentelle présente de nombreux avantages : transparences, rugosité, biodégradabilité, ... Jérémy Gobé initie ainsi l’idée d’utiliser la dentelle du Puy en Velay comme substrat pour la recolonisation de la barrière de corail.
Présentation de David Vallat
David Vallat est enseignant-chercheur à l’Université Lyon 1, membre du laboratoire Magellan (EA 3713) et membre associé du laboratoire Triangle (UMR 5206). Ses travaux portent sur le management des connaissances et de l’innovation. Il cherche à comprendre comment les organisations s’adaptent au changement dans un monde de plus en plus incertain.
Il mène ses recherches en France et au Japon. Il est vice-président d’un groupe de recherche international (Research Group on Collaborative Spaces) qui étudie les nouveaux espaces collaboratifs (fab lab, hackerspace, makerspace, espace de coworking, living lab) et notamment leurs pratiques en matière de production de connaissances.
Il porte un intérêt particulier aux modèles organisationnels collaboratifs, notamment les communs. Ces derniers tendent à montrer que les solutions à des problèmes complexes sont elles-mêmes complexes.
David Vallat inscrit ses travaux de recherche dans le champ de la pensée complexe (E. Morin) et de la théorie du système général (J.-L. Le Moigne).
Il est membre du conseil d’administration de l’Association Européenne du programme Modélisation de la complexité (AE-MCX).
Sa page web : http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article897
Le site de Research Group on Collaborative Spaces :: https://collaborativespacesstudy.wordpress.com/a-propos/
Présentation de Jérémy Gobé
Jérémy Gobé est artiste plasticien. Né en 1986, formé à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Nancy et à Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, il vit et travaille à Paris.
Il se place au cœur des enjeux de notre époque. Revendiquant son implication au sein des processus de réflexion de son temps, il prend à cœur d’intégrer sa pratique dans la réalisation de projets artistiques mais qui matérialise également une vision d’un art connecté avec tous les aspects de notre société (social, industrie, sciences, écologie, ...). Il se pose la question du travail et du geste répété.
Il évoque aussi la question des usines abandonnées qui laissent des ouvriers sans ouvrage et des matières sans ouvrier, des objets sans usage et des ouvrages non façonnés.
Au fil de ses expositions en France (Palais de Tokyo, CENTQUATRE, Fondation Bullukian...) et à l’international (BASS MUSEUM, HANGZU CHINA MUSEUM, ...), sa démarche artistique est devenue semblable à une démarche scientifique : d’un protocole expérimental s’esquisse le chemin de la découverte.
Il a reçu de nombreuses récompenses, dont, en 2011, le Prix Bullukian d'Aide à la Création Contemporaine.
Son site web : https://www.jeremygobe.info/
Le site web du projet CORAILARTEFACT: www.corailartefact.com